Bonjour,
Il était plus que temps d'alimenter ce blog qui n'avait guère plus que le néant intersidéral à se mettre sous la dent...
L'année dernière, lors de notre bref périple en ardèche, nous avons visité le musée préhistorique de l'aven d'Orgnac. Et là, l'exposition temporaire "Futur Antérieur" nous a surpris et amusés. Je vous laisse lire la présentation en lien pour savoir de quoi il retourne ; pour une fois qu'un sujet un tantinet décalé est traité, qui plus est de manière humoristique, nous n'avons pas boudé notre plaisir.
Alors, vu que le concept nous a véritablement séduits, nous avons laissé aller notre imagination fertile et débridée... Voici donc le premier article d'une série (combien d'épisodes, nous n'en savons rien) où nous nous livrons modestement à cet exercice !
Objet de culte anthropomorphe (statuette)
Tout d'abord, quelques informations générales.
- Etat de conservation : bon, quelques éraflures
- Origine : Val de Saône
- Matière : indéterminée.
- Datation :Troisième quart XXe (estimation)
1°) Mentions et inscriptions.
Jetons tout d'abord un oeil attentif aux inscriptions présente sous le socle de l'objet.
- REGISTERED DESIGN : Semble indiquer que l'objet est soumis à des règles de fabrication strictes, apanage des religions imposant un cadre et un sens aigü de la hiérarchie.
- MADE IN HONG-KONG : Fabriqué dans cette lointaine contrée asiatique (aujourd'hui submergée), tout laisse à penser que l'époque était prospère et les routes commerciales développées.
- N° 1044 : L'objet fait partie d'une ensemble important de pièces, qui n'a pu appartenir qu'à un riche propriétaire (noble ? prêtre ?)
- WING'S : Sans doute le nom de la divinité représentée. Aucune mention n'étant faite de la déesse Wing's au cours des âges, on peut en conclure à un culte païen ou prohibé.
2°) Allure générale.
Le personnage représenté, sans doute de sexe féminin (présence de longs cils), présente une hypertrophie de l'encéphale, lequel est coupé net au niveau de l'occiput et évidé.
Il semblerait que cette hypertrophie symbolique renvoie à l'idée d'intelligence et d'omniscience, sans doute l'une des raisons du culte de cette divinité.
L'objet, finement ouvragé, présuppose la connaissance de techniques avancées de modelage, comme le laissent entrevoir les fins détails de la chevelure. Cela nous donne un éclairage supplémentaire quant aux qualités et savoir-faires techniques des artisans de l'époque.
3°) Accoutrement
- La coiffe, rappelant le turban Hindou, laisse présager une origine orientale voire moyen-orientale. La couleur orange - omniprésente - étant associées au soleil et à la liberté politique, nous confirme que nous sommes en présence d'une divinité de premier plan.
- L'objet ceinturant la statuette, sans que l'on puisse toutefois formellement l'attester, figurerait une écharpe de portage : la divinité Wing's pourrait donc être une représentation païenne métaphorique de la maternité.
Cela nous amène à penser que la société de l'époque, tout du moins dans le rayon géographique étudié, était basée sur le culte de la femme, et structurée par le matriarcat.
4°) Utilité probable de l'objet
La partie creusée semble faire office de réceptacle. La logique voudrait qu'il eût été rempli par l'officiant lors de cérémonies / rituels.
Eau, vin, sang... ? En l'absence de traces potentiellement analysables, nous ne pourrons affirmer quoi que ce soit avec exactitude. Tout au plus pourrons nous dire que l'absorption d'un liquide via l'attribut symbolique de la statuette, qui permet de faire couler en soi le pouvoir même de la déité, est hautement représentatif d'une volonté de s'en accaparer les qualités.
Allez... Arrêtons les frais ! Il y aurait encore beaucoup à dire, mais il faut en garder sous le pied pour les prochaines. ;-)
Les archéologues de l'an 4009 penseront-ils à cette interprétation là ? (celle que je préfère, de loin!!) :
Comme quoi, tout peut être sujet à interprétation...
Sur cette note typiquement vintage, à très bientôt pour un nouveau message.
@+
Peavey